Photo by Chris Schwarz/Government of Alberta
« L’obscurité ne chasse pas les ténèbres, seule la lumière peut y parvenir. »
– Martin Luther King.
Par un dimanche soir paisible dans une mosquée locale, un terrible attentat a secoué Sainte-Foy, en banlieue de Québec, quand Alexandre Bissonnette a commis le geste insensé d’abattre 6 personnes et d’en blesser 19.
La fusillade dans la mosquée, motivée par la haine et l’ignorance, est considérée comme l’un des pires attentats de l’histoire du Canada.
Au cours des deux années qui ont suivi, l’attentat a suscité un élan d’amour et de solidarité de la part de Canadiens dans tout le pays.
Parmi tous les récits de solidarité, l’un en particulier a frappé mon imagination. À Pickering, en Ontario, Ryan Slobojan a amené sa fillette Elizabeth dans une mosquée locale le lendemain de l’attentat, munie d’une pancarte portant les mots « Free Hugs » (câlins gratuits). C’était leur première visite dans une mosquée, et ils n’y connaissaient personne, mais leur geste a été accueilli avec chaleur et bonté par tous ceux qu’ils ont rencontrés et à qui ils ont offert des câlins. Par la suite, Ryan a fondé une initiative dite Push Back the Darkness (Chasser les ténèbres), à la mémoire des victimes de l’attentat contre la Mosquée de Québec et en témoignage de l’engagement de « chasser les ténèbres » de l’ignorance et de la haine au Canada. L’initiative a également permis d’appuyer l’organisation de veillées dans des villes de tout le pays.
J’ai eu l’occasion de visiter le Centre culturel islamique de Québec après l’attentat, et j’y ai reçu un accueil chaleureux. Même après le geste perpétré contre eux, ses membres ont ouvert leurs portes aux personnes de toutes religions et ont accueilli des étrangers en leur sein.
Le Centre culturel islamique de Québec s’est révélé une source d’amour, d’affection, de paix et de fraternité pour tous, qu’ils soient musulmans ou non. Grâce à ses messages de compassion pour l’ensemble de l’humanité, la communauté incarne le message bienveillant de l’islam dans toute sa pureté : paix, fraternité universelle et soumission à la volonté de Dieu.
Quand nous prenons le temps d’apprendre à connaître nos voisins et de tisser avec eux des liens d’amitié, nous renforçons nos collectivités et nous faisons en sorte que l’ignorance et la haine qui ont frappé le 29 janvier 2017 ne puissent s’implanter.
N’oublions jamais le coût élevé de la complaisance ni la nécessité d’agir pour préserver le Canada tel que nous le souhaitons tous : un lieu de partage, de diversité et d’accueil. Les propos antimusulmans ont des conséquences violentes au quotidien, et c’est pourquoi je suis fière d’unir mes efforts à ceux de mes concitoyens afin de chasser les ténèbres de l’ignorance et de la haine en faisant rayonner la lumière de la connaissance et de l’amitié.
Nos paroles ne suffiront pas. Tâchons de témoigner notre solidarité par nos actes et de veiller ainsi à léguer à nos enfants un monde où règnent la tolérance et l’acceptation.