Aujourd’hui, le monde célèbre l’adoption, en 1948, de la Déclaration universelle des droits de l’homme par l’Assemblée générale des Nations Unies. Plus de 70 ans se sont écoulés depuis que le Canadien John Peters Humphrey a rédigé la première ébauche de la Déclaration et que le monde s’est engagé à protéger les droits et la dignité de tous. Toutefois, le monde continue de souffrir, tous les jours, à cause de ceux qui violent et enfreignent ces droits.

La défense du droit des filles à l’éducation est l’une des difficultés qui persistent au cœur du mouvement des droits de la personne. Le monde sait qu’éduquer les filles transforme les collectivités, renforce les économies et contribue à la stabilité et à la résilience sociales, et pourtant, il y a encore 132 millions de filles qui ne vont pas à l’école dans le monde entier.

Dans les pays en développement, le tiers des filles sont mariées avant l’âge de 18 ans et une sur neuf l’est avant 15 ans. Selon les données de l’UNESCO, près de 1 % de la population adulte mondiale ne sait toujours pas lire et écrire, et les femmes forment les deux tiers de ce groupe.

De nombreuses raisons expliquent cette situation. La pauvreté, le mariage d’enfants et la violence fondée sur le genre sont des obstacles à l’éducation et, bien que la solution à ces problèmes semble très compliquée, il suffit parfois de sensibiliser les gens. Au Nigeria, j’ai travaillé avec une femme qui a transformé sa société en profondeur. Elle travaillait dans les régions contrôlées par le groupe extrémiste violent Boko Haram (qui signifie « l’éducation occidentale est interdite »), dont l’un des principaux objectifs consiste à empêcher les filles de s’instruire. Elle a produit des brochures de sensibilisation et réalisé des entrevues à la radio au cours desquelles les gens pouvaient téléphoner pour parler avec des universitaires. Douze semaines plus tard, on observait une hausse de 40 % du nombre de filles inscrites dans les écoles locales.

Éduquer un homme, c’est éduquer un individu. Éduquer une femme, c’est éduquer tout un pays.

Proverbe africain

L’investissement direct dans l’éducation des filles ne fait pas qu’aider les filles et les femmes. Les faits prouvent de manière éclatante et concluante que le bien‑être des filles et des femmes profite à l’ensemble de la société. L’éducation est un investissement dans un avenir riche en possibilités, où les filles, fortes de leur éducation et de leurs compétences, peuvent s’épanouir, prospérer et améliorer leur société ainsi que le monde entier.

Cette année, les Nations Unies ont choisi le thème « Les jeunes défendent les droits de l’homme » pour souligner la Journée des droits de l’homme. La meilleure façon d’appuyer cette campagne est que nous réclamions tous l’éducation de tous les jeunes, en particulier des filles. Pour reprendre les propos de la jeune et inspirante Malala Yousafzai : « Un enfant, un professeur, un livre et un crayon peuvent changer le monde. » Il est de notre devoir de fournir aux filles le professeur, le livre et le crayon.