La semaine dernière, je vous ai écrit de l’attentat épouvantable perpétré contre la maternité de Dasht-e-Barchi, à Kaboul. Des tireurs sont entrés dans l’établissement et ont tué un grand nombre de civils innocents, de mères venues à l’hôpital pour donner naissance et de bébés qui venaient tout juste de naître.

Trois femmes qui se trouvaient dans la salle d’accouchement ont fait partie des 11 mères tuées dans cet attentat, la semaine dernière, a indiqué un organisme de bienfaisance.

Au nombre des victimes :

Jamila, une femme âgée qui était venue à l’hôpital pour faire vacciner ses cinq petits‑enfants. Jamila a été blessée dans l’attentat – elle a reçu cinq balles –, et l’un de ses petits‑enfants est porté disparu.

La petite Hadyah, qui a maintenant deux semaines, a perdu sa mère Shayma lors de ce drame. Shayma exerçait le métier de tailleuse; elle était la seule de sa famille à gagner un revenu depuis que son mari Saïd Qurban avait perdu ses jambes dans un autre attentat terroriste. Saïd Qurban, se retrouvant seul à s’occuper de trois filles et deux fils âgés de 7 à 14 ans, a décidé de donner son bébé Hadyah à de proches parents.

Peu après l’attentat, les images ci‑jointes d’une mère sans vie, son nouveau‑né sur sa poitrine, sont devenues virales sur les médias sociaux. Cette femme s’appelait Sarah; elle avait 24 ans et était diplômée de l’Université de Bamiyan en psychologie. Partie de sa ville natale de Daykondi, elle avait fait un voyage périlleux de 18 heures, dans d’intenses douleurs, pour aller accoucher à Kaboul dans les installations plus sûres « médicalement » de l’hôpital de Dasht‑e‑Barchi.

Un comité formé de membres des familles concernées et de volontaires de la communauté s’assurera que les nouveau‑nés survivants seront confiés aux soins de leurs parents les plus proches ou des personnes qui en ont légalement la charge. Le comité veut ainsi éviter qu’un enfant tombe entre les griffes de trafiquants.

Nous devons veiller à ce que les régions habitées par des minorités vulnérables, comme les Hazaras, disposent du matériel médical nécessaire pour ne pas qu’une autre mère soit obligée de faire un voyage en autocar de 18 heures sur une route rocailleuse pleine de dangers jusqu’à la capitale, simplement pour donner naissance à son enfant.