1re Session, 41e Législature,
Volume 148, Numéro 178

Le jeudi 20 juin 2013
L’honorable Noël A. Kinsella, Président

La Journée mondiale des réfugiés

L’honorable Mobina S. B. Jaffer : Honorables sénateurs, j’aimerais souligner que nous célébrons aujourd’hui la Journée mondiale des réfugiés. C’est une journée fort importante, car elle nous donne l’occasion de penser aux personnes déplacées en raison d’un conflit. Il y a plus de réfugiés dans le monde à l’heure actuelle qu’il n’y en a eu en plus de 18 ans. Ils sont plus de 45 millions dans le monde entier.

Ma famille et moi avons été des réfugiés. Nous serons éternellement reconnaissants aux Canadiens de nous avoir accueillis au sein de ce grand pays. Nous sommes convaincus d’y avoir trouvé notre place.

Toutefois, la plupart des réfugiés n’ont pas cette chance. Les pays qui sont entourés de zones de conflit ont de la difficulté à gérer l’afflux croissant de population de réfugiés, et les conditions de vie de ces derniers vont de mal en pis. Le conflit en Syrie a créé plus de 2,5 millions de réfugiés; de ce nombre, 1,6 million s’est exilé en Jordanie, au Liban, en Irak ou en Turquie. La plupart de ces gens vivent dans des abris de fortune. Les femmes sont particulièrement vulnérables dans ce genre de situation. Elles doivent souvent compter sur des hommes pour assurer leur revenu, leur sécurité et leur protection. Ce genre de situations conduit à des cas extrêmes de violence fondée sur le sexe, à des mariages forcés ou précoces, à de la prostitution et à des viols.

Honorables sénateurs, je veux vous parler du cas de Maya, une jeune fille de 14 ans, qui raconte son histoire. Voici ce qu’elle dit :

[…] après avoir quitté la Syrie, nous dormions tous dans la rue […] nous n’avions rien à manger. Notre faim était notre seule nourriture.

Maya, âgée de 14 ans, vient tout juste d’être fiancée à un homme de 45 ans. Elle a poursuivi ainsi :

Je vais l’épouser pour que les choses aillent mieux. Je le fais contre mon gré; je ne veux pas d’enfant. Je me marie seulement pour la sécurité. N’est-ce pas honteux qu’à 14 ans, je sois obligée de me marier avec un homme de 45 ans? Je ne l’aime pas.

Elle s’est mise à pleurer.

Je ne peux même pas le regarder dans les yeux.

En ce jour, honorables sénateurs, n’oublions pas les souffrances des réfugiés partout dans le monde et les conditions difficiles qu’ils vivent. Rappelons-nous que ce grand pays qui est le nôtre peut améliorer la vie de réfugiés de partout dans le monde, comme ce fut le cas pour ma famille et moi. Honorables sénateurs, les réfugiés ont besoin de notre appui.