1re Session, 42e Législature,
Volume 150, Numéro 99
Le mardi 28 février 2017
L’honorable George J. Furey, Président
Le développement international
Les programmes et les initiatives
L’honorable Mobina S. B. Jaffer : Ma question s’adresse au leader du gouvernement au Sénat. Comme vous le savez, la nouvelle règle du bâillon mondial du gouvernement Trump interdit aux organisations non gouvernementales partout dans le monde qui pratiquent l’avortement ou la planification familiale, ou qui en discutent, de recevoir des fonds américains.
Ce gel risque d’avoir une incidence sur le financement pouvant atteindre 600 millions de dollars qui était versé aux ONG appuyant des initiatives en santé génésique à l’étranger. Maintenant que le plus grand bailleur de fonds du monde laisse tomber les ONG, il faut trouver de nouvelles sources pour remplacer des montants importants. De nombreux gouvernements, dont ceux des Pays-Bas et d’autres pays européens, se lèvent pour venir en aide aux plus démunis. Éliminer les décès évitables de nouveau-nés et de mères, lutter contre l’épidémie de VIH-sida et protéger des collectivités contre les maladies infectieuses pouvant nuire à la santé génésique : ce sont tous des services essentiels utilisés partout dans le monde.
Selon le Fonds des Nations Unies pour la population, 225 millions de femmes qui souhaitent avoir recours à des méthodes de planification familiale efficaces et sans danger n’en ont pas la possibilité, car elles n’ont pas accès aux renseignements et aux services nécessaires, ou elles n’ont tout simplement pas les ressources pour le faire.
Le 27 février dernier, la ministre Bibeau a affirmé que le Canada allait certainement accroître la portion de son budget consacré à l’aide internationale pour les droits à la santé sexuelle et génésique et la gamme complète de services. Cela dit, le gouvernement n’a proposé aucune initiative ni aucun fonds en vue d’atteindre les objectifs décrits par la ministre. Pouvez-vous nous dire quelles mesures seront prises par le gouvernement?
L’honorable Peter Harder (représentant du gouvernement du Sénat) : Je remercie l’honorable sénatrice de sa question et du motif qui la pousse à la poser, c’est-à-dire inciter les gouvernements de partout dans le monde à combler le fossé créé par les décisions des États- Unis.
La semaine dernière, la ministre Bibeau s’est rendue en Europe pour rencontrer ses homologues. Dans le cadre de cette rencontre, elle a réaffirmé l’engagement du Canada et a promis d’annoncer très bientôt l’augmentation exacte de la contribution du gouvernement dans ce dossier pour faire partie de la coalition de pays qui permettra de répondre à ce besoin pressant.
La sénatrice Jaffer : Monsieur le leader, pourriez-vous mentionner à la ministre que nous sommes très attentifs à ses agissements et que nous respectons et apprécions toutes les mesures qu’elle a prises dans le dossier présent, mais aussi en général dans son travail en matière de développement international? Elle a fait savoir aux gens qui sont dans le besoin que le Canada est là pour les aider.
J’ai une autre question pour vous. La vice-première ministre suédoise, Isabella Lövin, a mentionné aujourd’hui que le Canada avait exprimé un intérêt pour se joindre au fonds international créé en vue de promouvoir la planification familiale. Est-ce bien le cas?
Le sénateur Harder : Je crois que la ministre, lors de son voyage en Europe, a rencontré plusieurs de ses homologues, à qui elle a rappelé l’engagement général du Canada dans ce domaine. Pour répondre à la question, je devrai confirmer si un engagement précis quant à ce fonds a été pris, mais un tel engagement serait conforme à l’intention qu’avait la ministre d’utiliser la semaine de relâche de l’autre endroit pour rencontrer ses homologues internationaux et veiller à ce que le Canada reprenne le flambeau là où certains ont choisi de se désengager.